Bonjour à tous,
Pour faire suite au dernier article sur l’achigan, en voici un sur la truite, qui devrait plutôt être les truites et les ombles, 2 familles de salmonidés proches parents et dans certains cas, interféconds.
Tout d’abord pour différencier les truites et les ombles, c’est très facile. Les ombles ont un fond foncé et des taches claires et les truites un fond clair et des taches foncées. Ce qu’on familièrement la truite grise et la truite mouchetée au Québec sont en fait des ombles. Les seules « vraies » truites au Québec sont la truite brune et la truite arc-en-ciel, qui y ont été introduites. Les autres salmonidés présents au Québec sont la ouananiche, le saumon atlantique et l’omble chevalier. Certaines pourvoiries et ZEC ensemencent également des hybrides qui ne feront pas partie de cet article.
La truite mouchetée dont le vrai nom est omble de fontaine est présente partout au Québec et dans de multiples habitats. En effet, vous pouvez en trouver en ruisseau, en rivière, en lac et même en mer. Elle préfère une eau fraîche et en santé. La présence d’une bonne population de mouchetées est généralement signe d’une eau de qualité. La truite s’alimente d’insectes, de crustacés et de poissons plus petits qu’elle. On l’attrape régulièrement à la mouche et le montage le plus classique est une cuillère ondulante (communément appelé « trolle ») et un bas de ligne avec un vers ou un petit leurre. C’est un poisson délicieux et facile à apprêter dont le goût se rapproche du saumon.
La truite grise est généralement de plus grande taille que la mouchetée. Tout comme la mouchetée, la grise est une omble (omble gris ou touladi). La queue est fourchue, c’est l’élément le plus facile pour la distinguer de la truite mouchetée dans les lacs où elles cohabitent. La truite grise préfère une eau froide, elle vit donc généralement en profondeur, surtout durant la saison de pêche qui dans certains secteurs ouvre le 1er juillet, donc en pleine chaleur, voire canicule estivale. On ne la trouve pas réellement en rivière, c’est principalement un poisson de lac. Elle est essentiellement piscivore bien que les spécimens juvéniles puissent monter sur les insectes au printemps. On l’attrape souvent à la cuillère, avec ou sans bas de ligne. Certains la « jig » également avec succès.
La truite arc-en-ciel peut tolérer une eau plus chaude et polluée que la mouchetée mais peut cohabiter avec elle. Elle est originaire de l’ouest et est ensemencée pour les besoins de la pêche sportive et elle est généralement stérile. Dans plusieurs secteurs, les quotas ont été levés afin de l’enrayer car elle nuit au saumon atlantique. Elle est réputée facile à prendre et on peut l’attraper avec sensiblement le même attirail que celui de la truite mouchetée et elle offre généralement un bon combat avec plusieurs sauts. Sa chair est délicieuse et peut être confondue avec celle du saumon.
La truite brune est le salmonidé qui tolère l’eau la plus chaude. On l’ensemence depuis longtemps (19e siècle) et des populations ont pris souche en Amérique du Nord, car contrairement à l’arc-en-ciel qui est stérile, la truite brune peut être fertile. Elle a sensiblement le même régime alimentaire que la mouchetée et l’arc-en-ciel. Elle peut donc s’attraper à la mouche bien que la brune est connue pour être la plus méfiante et donc dure à attraper. Le moucheur devra user de ruse et avoir une technique de présentation parfaite s’il veut espérer le succès d’une capture de truite brune. L’auteur de ses lignes en a, bien humblement, jamais pris une.
Je ne vous parlerai pas ici de l’omble chevalier car le peu d’endroit où il est présent dans mon coin sont interdits de pêche donc je ne l’ai jamais pêché.
À noter que Vision St-Maurice ensemence de la truite arc-en-ciel et de la truite brune dans la rivière Shawinigan depuis 2002.